2e étape dans la course à la libération: les Niyamas. Cette discipline personnelle nous pousse à agir mieux, surtout vis-à-vis de nous-mêmes. Il y a 5 Niyamas:
1. Saucha- La proprété
Sutra 2.41 “Le mental purifié devient apte à réfléchir sur la nature profonde des choses et des événements”
Être propre. Oui ça veut dire prendre sa douche pour éviter de puer des pieds pendant son cours (c’est désagréable pour tout le monde).
Mais comme tu t’en doutes, ce n’est pas tout. Saucha ne concerne pas uniquement l’hygiène du corps mais aussi celle de l’esprit. C’est le moment de nettoyer nos impuretés et mauvaises habitudes. Les pensées négatives consomment de l’énergie et se traduisent sous forme de stress, colère ou frustration. Si tu es envahi par cette poussière de l’esprit, observe ces pensées, mais ne les laisse pas te dominer.
La propreté du corps reflète celle de l’esprit. Se débarrasser de nos impuretés avant de monter sur le tapis permet à l’effet magique du Yoga d’apparaître plus rapidement. Conseil supplémentaire: il est important de veiller à ce que l’endroit où on pratique soit propre également, ça permet d’éclaircir les idées.
Saucha se pratique aussi dans l’assiette. Il est dans l’intérêt dans notre organisme de consommer de la nourriture non-chipotée et bio. Les pesticides et autres additifs présents dans les produits de mauvaise qualité font consommer des ressources énormes à notre corps pour être éliminées.
2. Sentosa – Le contentement
Sutra 2.42 “Le contentement apporte le bonheur durable”
Petite voix intérieure: “Je serais tellement plus heureuse si j’avais un nouveau mec / une nouvelle voiture / un nouveau job / 5 kilos en moins / …” (je te laisse continuer ta propre liste).
La course au bonheur est peut-être ce qui t’a motivé à commencer le Yoga. C’est la bonne voie, certes. Sentosa t’invite à te baser tout ce que tu possèdes déjà pour avancer. Avant de vouloir plus, fais le point sur la personne merveilleuse que tu es, parfaite dans tes imperfections.
Prendre conscience de ce que l’on possède permet de réaliser que le bonheur ne vient pas de l’extérieur, même s’il y contribue. Cette conscience est une piqûre de rappel quant au fait que rien de ce que l’on possède n’est éternel, ni ne nous appartient réellement.
Pratiquons Sentosa, et autorisons-nous à nous contenter de ce que nous avons. Cela ne signifie pas qu’on ne doit plus rien désirer. Au contraire, on sait mieux ce que l’on veut, sans en faire la condition de notre bonheur.
3. Tapas – La discipline
Sutra 2.43 “La pratique soutenue détruit les impuretés et éveille les forces physiques et sensorielles”
Littéralement, Tapas signifie austérité. Il s’agit de prendre un engagement vis-à vis de soi que l’on s’efforce de respecter. Tapas permet de développer et de maintenir une auto-discipline.
Comment ça marche? Sous forme de résolutions. Par exemple, tu peux décider de faire au moins 30 minutes de Yoga par jour pendant 30 jours. Tapas sera tout particulièrement utile pour ceux qui comme moi sont des pros de la procrastination.
Il ne s’agit pas de se pousser au delà de ses limites. Il s’agit de construire une discipline de vie forte qui permet d’aller plus loin dans sa pratique (et dont les effets se feront ressentir hors du tapis). Se pousser à pratiquer même quand on n’a pas du tout envie développe la détermination et l’affirmation de soi (ce qui est fort utile dans la vie de tous les jours).
4. Svadhyaya : l’étude des textes sacrés et étude de soi
Sutra 2.44 “La connaissance de soi par l’étude de textes inspirés nous met en contact avec la dimension spirituelle”
On ne peut pas parler de Yoga sans parler de spiritualité. Et on ne peut pas parler de spiritualité sans parler de l’Esprit supérieur qui n’est autre que… Toi. Svadhyaya comprend deux dimensions: tout d’abord, l’étude des textes sacrés, dont les plus connus sont les Sutras, le Bhagavad Gita, le Hatha Yoga Pradipika. Lire et étudier, c’est une chose, mais la vraie connaissance passe par l’expérimentation. La 2e dimension de Svadhyaya c’est apprendre à connaître qui on est vraiment. Comment on fait? En commençant par prendre conscience de ce qu’on n’est pas. Tu n’es pas cette petite voix dans ta tête, tu n’es pas tout ce que tu détestes chez toi. Tu es cette personne merveilleuse et pleine de sagesse (mais encore faut-il parvenir à la laisser s’exprimer).
Sur le tapis et en dehors
La manière dont on pratique le yoga est souvent le reflet de la manière dont on se comporte dans la vie. Ton corps sur le tapis en dit bien plus que ce que tu penses. Observe-toi et expérimente: Y a-t-il certaines parties de ton corps où tu ressens systématiquement des tensions? As-tu tendance à vouloir aller trop loin dans les postures? Est-ce que ton esprit vagabonde pendant ton cours ? Comment est ta respiration?
5. Isvara Pranidhana: Dévotion à Dieu (ou à une force supérieure)
Sutra 2.45 “La dévotion à l’Être Suprême est le chemin le plus direct de la réalisation de soi”
Quand on parle de Dieu, ce n’est pas au Vieux Barbu qu’on se réfère. Il est question ici de cultiver le sentiment d’abandon, de lâcher prise sur tout ce qu’on ne peut pas contrôler. Il faut pouvoir accepter qu’il y a des forces supérieures qu’on ne maîtrise pas.
Ce Niyama est particulièrement difficile à accepter dans notre société où on a l’impression de tout contrôler. Or, ce n’est pas vrai, certaines choses nous échappent.
Sur le tapis, la pratique de Isvara Pranidhana permet de faire l’expérience du lâcher-prise. Lorsque tu dois tenir une posture “encore quelques respirations” (j’entends mes élèves ricaner), tu n’as pas d’autre choix que de lâcher-prise pour y entrer totalement, en acceptant les sensations, que ce soit gêne ou inconfort.
Envie d’en savoir plus sur les postures? C’est parti pour la 3e limbe: les Asanas!